Comment faire bouger le mobile learning ?
De nos jours, la numérisation de la formation se doit d’être « mobile friendly »…parce que depuis 2014 la consommation du numérique est « mobile first » et que si l’offre de formation veut rencontrer ses apprenants, il vaut mieux être sur le même canal. La mobilité de la formation ou « mobile learning » est une vraie belle opportunité pédagogique, alors pourquoi observe-t-on si peu d’innovations ? Qu’est ce qui fige le mobile learning ?
1) L’histoire du mobile learning :
Sans être tautologique, le mobile learning est tout à la fois la formation qui se déplace vers l’apprenant et le fait que l’apprenant se déplace avec la formation. Le mobile learning est une vieille histoire, qui trouve son origine avec les cours par correspondances, puis les premiers postes à transistors mobile (1954) pour du radio learning. Mais, la date importante est 1973 avec une double innovation : la création du premier ordinateur portable personnel par IBM et du premier téléphone portable par MOTOROLA, le mobile learning se dotait de ses outils supports. La création du Web en 1989 et son ouverture au domaine public en 1993 par le CERN dote le mobile learning de ses supports techniques contemporains.
Certaines entreprises se sont fait les chantres de la mobilité produit, comme Apple par exemple. Steve Jobs lance l’Ipod en 2001, qui détrônera le Walkman de Sony, puis l’Iphone en 2007, qui détrônera MOTOROLA et NOKIA et l’Ipad en 2010, qui créera un nouveau segment. C’est l’Apple Store, rejoint par Google play qui innove vraiment avec l’émergence des Apps de formation. Aujourd’hui, elles représentent 10 % du total des Apps et sont à 90 % gratuites. Avec 92 % des collaborateurs utilisant le smartphone sur le lieu de travail, les applications de formations sont véritablement implantées. La formation est partout, avec le fameux ATAWAD de Xavier Dalloz (Any Time, Any Where, Any Device) mais, on voit que c’est toujours la même forme de formation. Le mobile learning est donc un copier/coller de ce qui se faisait en fixe.
2) Le mobile-learning : une clé pour changer le domaine de la formation :
Peut-on changer les formes de la formation ? Regardons la géolocalisation, sous réserve de la connexion, il y a une interface nouvelle entre le lieu et l’apprenant, qu’est-ce que cela peut donner ? En tenant compte de l’historique, le device peut calculer le temps de transport et proposer des grains de formation ad hoc (des formations de micro-learning). Mais l’on pourrait faire bien des choses en somme ; Prenons l’exemple proposé en avril à Lyon à The Web Conference, il s’agissait de transformer les transports lyonnais en territoire de partage entre personnes ayant des envies communes, sur le modèle de Shapr. La formation pourrait s’inspirer de cette idée pour réunir les proximités apprenantes et pourquoi pas faire du transport, un nouveau lieu de formation socialisante ?
Dans un autre type de domaine, on pourrait aussi apprendre des lieux ? Les passages parisiens pourraient devenir une learning expedition pour découvrir les fondamentaux de la distribution, aller sur le terrain pour apprendre de façon choisie, ou même des lieux peuvent s’imposer à l’apprenant en fonction des objectifs de l’apprenant, le mobile peut porter un regard apprenant sur un lieu inattendu en lui insufflant un savoir. Et c’est sans parler des réalités immersives et de tant d’autres possibilités. L’innovation est à nos portes, alors pourquoi hésitons-nous à la faire entrer ?
Le mobile learning est centré sur l’offre et le changement passera par un changement non pas de la technologie, mais de la culture de la formation, centrer le mobile learning sur la demande… faire de la formation des aventures à vivre pour réenchanter la relation et l’expérience apprenantes. Le mobile learning doit d’abord bouger dans nos têtes pour qu’il se développe dans le domaine de la formation.
Pour poursuivre la discussion autour de l’évolution de la formation, nous vous invitons à vous s’inscrire à notre prochain webinar le 31 mai à 11h sur la « Réforme de la formation, ce qui va changer pour les entreprises »