La routine, clé de l’apprentissage
Routine. Ce mot ne fait certes pas rêver. Bien au contraire, il revêt un caractère péjoratif, de lassitude. Pourtant la routine est l’ingrédient clé de tout apprentissage réussi. Il n’existe en revanche pas de recette magique, c’est à chacun, en fonction de son appétit et de ses appétences de trouver sa propre combinaison. Entre méthodes d’organisation générales, facilités de mémorisation et style comportemental, plongée au cœur de l’apprentissage efficace.
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Le bon apprentissage passe par la bonne organisation
Il existe de nombreuses méthodes pour être bien organisé, quel que soit l’action que l’on mène : gérer un projet, son quotidien, et bien sûr son apprentissage. L’organisation est le prérequis primordial pour ensuite déterminer sa méthode d’apprentissage.
Parmi les nombreuses méthodes d’organisation et de gestion d’emploi du temps existantes, nous avons décidé de vous en lister trois.
Le principe de Pareto
Le principe de Pareto est sans aucun doute l’une des lois les plus connues, et surtout les plus appliquées à tort et à travers. D’un aspect de théorie économique classique, le principe de Pareto, ou loi des 80/20 s’est très fortement généralisé, pour toucher même le cœur de l’organisation et des processus composant un ensemble de tâches à faire. De nos jours, cette loi exprime le fait que 20% des causes entraînent 80% des effets.
Dans le cadre d’une formation, ce principe est réplicable. 80% des acquis d’une formation viennent de 20% des activités. Concentrez-vous alors sur ces fameux 20% qui feront 80% de votre réussite. Cela peut être un type précis d’activité, par exemple si vous apprenez mieux en discutant, ou en termes d’enjeux : si vous savez que l’essentiel de vos progrès seront dû au renforcement de vos compétences grammaticales, focalisez-vous là-dessus.
Cette loi porte en elle un principe essentiel, qu’a décrit justement le théoricien de la qualité Joseph Juran, promoteur du principe de Pareto :
« Le principe de Pareto est la méthode générale permettant de trier un quelconque agrégat en deux parties : les problèmes vitaux et les problèmes plus secondaires — dans tous les cas, l’application du principe de Pareto permet d’identifier les propriétés des problèmes stratégiques et de les séparer des autres »
Le ratio d’optimisme
Le ratio d’optimisme, également appelé Fudge ratio, ou ratio de fonte, nous vient tout droit des Etats-Unis. Il désigne l’écart qui peut exister, dans un sens comme dans l’autre, entre l’estimation de la durée d’une tâche, et sa durée effective. Cet écart a tendance à rester invariable au fil du temps. Pour des tâches similaires, vous aurez instinctivement tendance à faire la même surestimation ou sous-estimation. Si vous devez par exemple faire une tâche que vous aviez estimé nécessiter 1 jour, mais qu’en réalité cette tâche vous aura pris un jour et demi, votre ratio d’optimisme aura donc été de 1.5. Ainsi, lorsque vous aurez à en faire une autre similaire, mais plus importante, dont vous estimeriez instinctivement un besoin de 2 jours pour l’effectuer, appliquez le ratio d’optimisme que vous avez analysé, soit 1,5, et comptez alors qu’en réalité vous aurez besoin de 3 jours pour effectuer votre tâche.
Il en va de même pour l’apprentissage : certaines activités, certains types de notions peuvent être mal évalués en termes de temps nécessaire. Utiliser cette méthode de ratio d’optimisme vous permettra donc de mieux analyser, estimer et mettre à profit votre temps d’apprentissage.
La méthode Pomodoro
La méthode Pomodoro a le vent en poupe, notamment dans les nouveaux modes de travail, toujours plus agiles et multi-tâches. Cette méthode consiste à bien segmenter son temps, avec des périodes prédéfinies et régulières entrecoupées de pauses à rythme fixes : par exemple, faire une pause de minutes toutes les 50 minutes.
Cette technique est apparue dans les années 1980. On la doit à un certain Francesco Cirillo. Il avait pris l’habitude d’utiliser un minuteur de cuisine (d’où le nom pomodoro, signifiant « tomate » en italien) qui sonnait au bout de 25 minutes. Lorsque cette sonnerie retentissait, il s’arrêtait net de faire sa tâche. Fragmenter ses tâches, en travail comme en apprentissage, permet ainsi d’être 100% concentré dans la durée consacrée à ces tâches.
Se fixer des objectifs
Apprendre efficacement, en définitive, revient à bien gérer un projet. Apprendre, c’est être son propre responsable formation. C’est pourquoi il faut être extrêmement précis et clair sur ce que l’on recherche : pourquoi se former, comment se former ?
Dès lors, vous pouvez vous fixer des OKR, comme nous vous l’indiquions dans un précédent article. Le principe de Pareto précité, par son analyse des 80/20 est un bon moyen de vous fixer des objectifs efficaces en vous permettant d’analyser vos moyens et vos leviers efficients.
Vous pouvez également vous fixer des KPI à atteindre
Pour rappel, les KPI doivent être :
- Mesurables
- Pertinents
- Utiles
- Fonctionnels
Dans le cadre de l’apprentissage, cela peut-être par exemple de s’entrainer 15 minutes par jour pendant 6 mois pour passer d’un niveau B1.1 à B2.2.
Trouver son propre style d’apprentissage
« Connais-toi toi-même » disait Socrate. Nous avons tous notre propre personnalité qui implique des rapports aux , et donc a fortiori à l’apprentissage différents. Certains seront plus dans l’introspection, l’autoformation ; d’autres préféreront se nourrir au contact des autres.
Pour vous aider à voir plus clair, les experts de Speexx vous proposent de dégager quatre grands styles d’apprentissages différents, en fonction de vos profils : communicatif, analytique, directif, concret.
Communicatif
Ici, c’est le mode d’apprentissage le plus extraverti : vous avez besoin de parler, de partager, avec d’autres personnes. Dans le cadre de l’apprentissage des langues, par exemple, cela passe par discuter avec d’autres locuteurs, de les écouter pour apprendre de nouveaux mots, davantage que de consulter un dictionnaire.
Analytique
A l’inverse, le style analytique sera plus introspectif : vous préférez apprendre par vous-même. Dans le cadre de l’apprentissage des langues, vous serez par exemple plus axé sur la grammaire que sur le la découverte d’un nouveau vocabulaire.
Directif
Le style d’apprentissage directif désigne les modes de formations plus guidées. Un apprenant qui préfère ce style aura besoin d’un coach qui lui indiquera les meilleures méthodes, les meilleures notions à acquérir, et qui fera preuve d’un réel suivi.
Concret
C’est en forgeant qu’on devient forgeron. Dans ce cadre une personne ayant un style d’apprentissage concret a besoin de se former avec des objectifs très précis et concrets. Cela passe par des mises en situations les plus immersives possibles, loin des aspects théoriques que préféreront les personnes ayant des styles analytiques ou directifs. Dans le prolongement de cela, un apprenant avec un style concret aura besoin de savoir à l’avance quel impact aura son apprentissage. En d’autres termes, « j’apprends telle notion parce qu’elle va de manière pratique à faire telle ou telle chose ».
En dehors du style, trouvez votre méthode de mémorisation
Nous avons tous des modes de mémorisation différents, basé sur notre perceptions et compréhensions du monde. C’est la pierre angulaire de la PNL, ou programmation neurolinguistique. Chacun a des sens plus impactant que d’autres. On appelle cela le VAK, pour Visuel, Auditif, ou Kinesthésique, selon les travaux de Mills et Fleming, en 1992, qui seront par la suite complétés par le modèle de Kolb, entre autres. Même si cette notion de VAK n’a pas vocation à être une théorie scientifique irréfutable, elle permet toutefois de bien analyser ses appétences en matière de mémorisation, d’expérience, et donc de formation, dans le prolongement des styles d’apprentissage que nous venons de voir. Passons-les en revue.
Visuel
Une personne à dominante visuelle mémorisera mieux par la vue. Dans le cadre d’un apprentissage des langues, elle préférera ainsi apprendre en regardant des vidéos en version originale, en associant un nouveau mot à sa représentation graphique.
Auditif
Selon le même principe, une personne auditive se souviendra mieux de quelque-chose qu’elle a entendue. Elle retiendra par exemple davantage ce qui a été dit dans un podcast, au cours d’une conversation, ou, dans le cadre d’une formation, lors d’une classe virtuelle.
Kinesthésique
Ce dernier terme peut sembler plus obscur. Dans la modélisation VAK, la kinesthésie fait appel aux autres sens. Ici, l’expérience, l’atmosphère, le ressenti prime. Ces profils représenteraient selon les études 20% de la population.
Dans ce cadre kinesthésique, l’expérience -et donc la gestuelle- primant, il est essentiel d’apprendre en faisant, on se souviendra davantage de son action, plus que de l’ingurgitation théorique de notion de cours. Les mises en situations, l’immersion seront donc plus impactantes dans le cadre d’un apprentissage.
Synthétiser pour trouver la bonne formule
Une fois analysés vos besoins, vos préférences, votre style, en y ajoutant vos contraintes, vous pouvez déterminer votre learning routine. Attention néanmoins, une fois vos « 10 commandements » personnels en matière d’apprentissage établis, il faudra s’y tenir. Il est donc crucial de faire un travail d’analyse fourni en amont. Ce qui peut être perçu comme une perte de temps liminaire, vous en fera gagner bien davantage.
Une fois cette routine établie, il vous faut les bons outils pour progresser rapidement. Les plateformes de formation digitales comme la nôtre permettent ainsi, par la variété des solutions et types d’activités proposées, de pouvoir immédiatement trouver la formule la plus adaptée à votre profil : activités synchrones, asynchrones, immersion, ressources pédagogiques…
Si vous souhaitez en savoir plus sur les routines d’apprentissage, nous avons aussi décliné cet article sous forme d’infographie. Pour vous, ou pour vos collaborateurs, vous pouvez la télécharger ici.