Qu’on l’appelle responsabilité sociale des entreprises, RSE en abrégé, ou encore responsabilité sociétale des entreprises, tout le monde en parle et c’est devenu un véritable enjeu clé, plutôt qu’un « plus » pour les entreprises. La RSE fait désormais partie intégrante du monde des affaires et s’est développée au fil des années. Nous vous en parlions déjà dans notre article sur les 5 entreprises durables inspirantes. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Dans cet article, nous nous penchons sur le concept et la mise en œuvre de la responsabilité sociale des entreprises.
Responsabilité sociale des entreprises – Qu’est-ce que c’est au juste ?
La responsabilité sociale des entreprises décrit l’attitude des entreprises qui ne font pas seulement ce qui est le mieux pour leurs affaires et rentabilité, mais aussi pour la société d’une manière plus large. La RSE doit être considérée comme un concept de gestion stratégique qui intègre les préoccupations sociales et écologiques dans ses opérations. C’est là que réside la différence avec le mécénat ou le sponsoring, car la responsabilité sociale est idéalement intégrée dans l’architecture de l’organisation et ses procédures.
Où et comment la RSE est-elle née ?
Dès le 19e siècle, l’industrialisation a donné lieu à une tendance des entrepreneurs à s’engager davantage en faveur de leurs collaborateurs, par exemple en construisant des logements ou en créant des écoles à proximité des usines, ou encore en établissant des caisses de retraites ou de santé.
Un peu d’histoire
Le premier de ces cas le plus emblématique est sans aucun doute le Familistère de Guise, imaginé par Jean-Baptiste Godin, le fondateur de la marque de poêles éponyme. Mais très vite, d’autres grandes entreprises, parfois décriées pour leur paternalisme, leur ont emboité le pas : Michelin, les cités Wendel,…
Naissance de la responsabilité sociale des entreprises telle que nous la connaissons aujourd’hui
Aux États-Unis, l’idée que les entreprises ont une responsabilité sociale envers leur environnement a commencé à prendre de l’ampleur à partir des années 20, notamment suite aux actions philanthropiques personnelles des Tycoons de l’époque, Rockfeller, Carnegie, J. P. Morgan,… Puis, dans les années 1970, lorsque le thème de la protection de l’environnement est devenu de plus en plus prééminent, la voie de la responsabilité sociale des entreprises était complètement ouverte. En 2001, l’UE a publié le Livre vert « Promouvoir un cadre européen pour la responsabilité sociale des entreprises » afin de fixer les premières normes en la matière.
Quels sont les avantages économiques de la responsabilité sociale des entreprises ?
Une responsabilité sociale d’entreprise correctement pratiquée peut être avantageuse sur de nombreux aspects.
- Elle procure un avantage concurrentiel pour attirer les meilleurs talents
- Elle augmente l’attractivité de l’entreprise pour les investisseurs
- Elle améliore l’engagement et de la satisfaction des collaborateurs en accroissant le sens de leur travail
- Elle permet un positionnement avantageux de l’entreprise aux yeux des clients
- Elle amplifie la réputation de l’entreprise et de la valeur de la marque
- Elle assure la rentabilité à long terme grâce à des pratiques durables
Les initiatives RSE sont un outil efficace pour améliorer l’image de marque d’une entreprise, ce qui peut à son tour entraîner une augmentation des ventes. L’étude Kantar Purpose 2020 montre un lien direct entre l’impact positif perçu et la croissance de la valeur de la marque : les entreprises qui ont un impact positif élevé selon le public ont enregistré une croissance de la valeur de la marque de 175% sur 12 ans, tandis que les entreprises ayant un impact positif faible n’ont connu qu’une croissance de 70%.
Comment fonctionne la responsabilité sociale des entreprises dans la pratique ?
Comment mettre en œuvre avec succès des stratégies de RSE ?
Pour intégrer la RSE dans la culture d’entreprise et la stratégie commerciale, on parle souvent d’une « triple bottom line », un équilibre entre les objectifs économiques, écologiques et sociaux. Les 3 P (Profit, People, Planet) deviennent ainsi la force motrice de l’entreprise et de ses collaborateurs. Pour une mise en œuvre réussie des mesures de RSE, il est essentiel que les parties prenantes soient convaincues par les stratégies et les soutiennent.
C’est pourquoi de nombreuses entreprises communiquent leurs pratiques RSE à leurs parties prenantes, tant internes qu’externes, par le biais de rapports sur la responsabilité sociale des entreprises. Pour aller encore plus loin, certaines entreprises portent le label B Corp, décerné par l’organisation américaine à but non lucratif B Lab. Les entreprises qui respectent volontairement les normes de durabilité, de transparence et de responsabilité se voient ainsi attribuer le B pour « beneficial » et sont considérées comme particulièrement responsables sur le plan social.
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Application de la RSE dans l’engagement social
De manière générale, la responsabilité sociale des entreprises peut être divisée en quatre catégories. D’abord, l’environnement. Puis, l’éthique ou les droits de l’Homme. Ensuite, la responsabilité philanthropique. Enfin, la responsabilité économique. Il en résulte notamment ces axes d’actions :
- Eco-efficacité
- Achats et chaînes d’approvisionnement responsables
- Conditions de travail
- Droits de l’Homme
- Mesures anti-corruption
- Justice sociale
Les initiatives en matière de RSE peuvent viser des communautés locales. Elles peuvent également concevoir des programmes sociaux ou des projets visant à promouvoir, par exemple, l’éducation ou la santé. Les 17 objectifs de développement durable des Nations unies constituent un bon point de départ pour développer ces stratégies. Des objectifs tels que la santé et le bien-être peuvent s’appliquer à tous les types d’entreprises. Néanmoins, d’autres, comme la vie sous-marine, ne concernent que des industries spécifiques. Alors que les grandes entreprises ont comparativement plus accès aux ressources financières nécessaire pour mener des actions d’ampleur, les startups et les petites entreprises peuvent néanmoins avoir un impact positif. Surtout dans leur environnement direct. Ainsi, au lieu d’argent, il est également possible de « donner » du temps sous forme de bénévolat ou de mécénat de compétences.
Quels sont les défis concernant la Responsabilité sociale des entreprises ?
La responsabilité sociale des entreprises a de nombreux aspects positifs, mais elle fait également l’objet de nombreuses critiques. De nombreuses entreprises mettent en œuvre des initiatives RSE principalement parce qu’elles ont un effet bénéfique sur leur réputation et permettent de mieux vendre leurs produits. On parle alors de greenwashing. Cette superficialité se fait sentir dès que les pratiques RSE ne sont soudainement plus respectées en temps de crise ou lorsque les ventes sont faibles. Dans ce cas, il incombe également au gouvernement de mettre en place des incitations et des réglementations plus fortes pour étendre la responsabilité sociale des entreprises. Le montant annuel des dons des entreprises, déjà élevé, pourrait encore être augmenté par un encouragement systématique de la part des politiques.
Perspectives d’avenir : la RSE au fil du temps
Comment le concept de responsabilité sociale des entreprises pourrait-il se développer au cours des prochaines années afin de gagner en efficacité ? Les gouvernements pourraient contribuer à une utilisation et à un développement accrus des initiatives de RSE en établissant un équilibre entre les incitations et les obligations. Ils pourraient ainsi créer une base réglementée. L’élaboration d’une stratégie nationale en matière de RSE pourrait également contribuer à créer un consensus sur la responsabilité sociale des entreprises. Avec l’aide des nouvelles technologies et des innovations, la responsabilité sociale des entreprises subira certainement encore quelques changements. Mais l’objectif reste le même, à savoir que les entreprises recherchent une valeur ajoutée pour la société en plus du profit financier.